Deux tournois pour Taho !

Encore un article d'une jeune journaliste dans :

20 ans de "Bad'n co en saire" :

Article d'un journaliste en herbe dans :

Orange avec AFP, publié le mercredi 19 octobre 2016 à 17h55

Dangereux le badminton !!!

Toulouse : le volant de badminton tombe dans son jardin, il tire au fusil sur les joueuses.

 

A Toulouse, deux quinquagénaires qui jouaient au badminton ont été visées par des tirs de fusil en tentant de récupérer leur volant, tombé dans un jardin.

Une partie amicale de badminton a failli virer au drame, lundi à Toulouse, rapporte La Dépêche du Midi. Vers 19 heures, deux femmes âgées de 50 et 56 ans ont eu la peur de leur vie après que leur volant a atterri sur un terrain en friche lors de leurs échanges. En voulant récupérer l'objet, elles ont été visées et touchées par des coups de fusil tirés par le propriétaire des lieux, un retraité de 71 ans.

Blessées par des plombs de petit calibre dans le bas du dos et les jambes, les deux joueuses se sont rendues aux urgences de l'hôpital Purpan de Toulouse afin de se faire soigner.

 

LE TIREUR DIT AVOIR CRU AFFRONTEUR DES CAMBRIOLEURS

Prévenue par le personnel soignant, la police s'est rendue sur place pour arrêter l'auteur des faits et le placer en garde à vue. L'homme assure aux enquêteurs "avoir cru affronter des cambrioleurs", alors que l'arme avait disparu avant d'être retrouvée chez un membre de la famille. Une explication "jugée un peu 'courte' pour légitimer sa réaction pour le moins express, surtout à une heure où la nuit n'est pas encore tombée", explique le quotidien.régional.

Le retraité a été placé sous contrôle judiciaire et sera jugé en décembre par le tribunal correctionnel. D'ici-là, il devra consulter un médecin pour soigner ses pulsion d'agressivité.

Ouest-France - dimanche 15 septembre 2013

Le Nouvel Observateur - 8 février 2013

Le badminton est négligé en France : 5 raisons qui expliquent ce désamour

Par 
Psychologue du sport

LE PLUS. Dans une certaine indifférence, les championnats de France de badminton se sont déroulés le weekend dernier, à Saint-Brieuc. Très pratiqué dans le milieu scolaire, ce sport peine pourtant à séduire au-delà, notamment les médias. Pourquoi ? Yvon Trotel, psychologue du sport et pratiquant, émet quelques hypothèses.

Édité et parrainé parSébastien Billard

 Brice Leverdez lors de l'Open de Chine de badminton à Shanghaï, le 23 novembre 2011 (E.HOSHIKO).

BADMINTON. Connaissez-vous Brice Leverdez ? Delphine Lansac ? Peut-être pas. Ils sont pourtant champions de France de badminton, en "simple hommes" pour l'un et en "simple dames" pour l'autre. Peut-être n'aviez-vous pas connu non plus Hongyan Pi, notre championne française qui a maintenant raccroché la raquette.

 

Une situation ambivalente

 

Pourtant , les championnats de France de badminton se déroulaient le week-end dernier à Saint-Brieuc. Peut-être ne connaissez-vous pas non plus Saint-Brieuc, la ville du badminton ? La ville de quoi, d'ailleurs ? Bref, une ville des Côtes d'Armor choisie choisie pour son... on n'en sait rien.

 

Les championnats de France de badminton se sont donc déroulés dans l'indifférence la plus totale, outre pour quelques passionnés et les heureux Briochins (habitants de Saint-Brieuc). La compétition était retransmise sur un site internet : la gloire.

 

Mais comment ce sport si populaire, qui compte 110 millions de licenciés dans le monde (beaucoup en Asie), plus de 160.000 licenciés en France (ce qui correspond à la moitié des licenciés en rugby) et qui est depuis deux ans la discipline la plus pratiquée à l'Union nationale du sport scolaire (UNSS) peut-il désigner ses champions de France dans une telle indifférence ?

 

Voici quelques pistes d'explication.

 

1. Une fédération apathique

 

Après avoir commencé à travailler sur cet article, pour le terminer, peu de temps après les championnats de France, j'ai eu besoin de revenir vers le site internet de la Fédération française de badminton (FFBAD). Je vous le donne en mille : la première information mise en évidence sur le site était que le président actuel de la Fédération, Monsieur Tramier, passait la main après quatre mandats.

 

Les résultats du championnat de France apparaissent ensuite. Ce n'est pas la seule explication à ce désamour, mais le symptôme de quelque chose : les petites histoires internes passent avant les considérations sportives. Je me permets de rappeler à l'honorable rédaction de ce site qu'il s'agissait quand même des championnats de France...

 

2. Ce n'est pas un sport de plein air

 

Comme beaucoup d'entre vous sans doute, chaque été, je mets les raquettes de badminton dans les bagages de vacances avec la jouissance anticipée d'un plaisir partagé en famille. Il est arrivé qu'elles servent une fois, mais le reste du temps, Eole a raison de mes bonnes intentions. Le badminton n'est pas une sport de plage et pas un sport de plein air. Dont acte.

 

De ce fait, si l'équipement du badiste reste à la portée de toutes les bourses, les conditions de pratique nécessitent de véritable structures. Qui dit sport en salle, dit salles et dit nécessairement compétition avec d'autres sports qui s'installent dans les mêmes équipements : il s'agit là probablement d'un premier écueil.

 

Cependant, le tennis de table, que l'on peut finalement pratiquer partout ou presque, n'a pas une popularité plus étendue dès que l'on parle du sport de compétition.

 

3. Une image de sport scolaire

 

Les enfants des collèges n'y échappent pas : ils pratiquent à un moment ou à un autre le badminton, certains en ont déjà tâté depuis longtemps en école primaire.

 

L'universalité de la pratique dès l'âge le plus tendre devrait être un argument imparable conduisant à une pratique encore plus étendue et fournir un réservoir pour le haut niveau. Que nenni ! Mais n'en va-t-il pas ainsi du handball, du volley-ball et autres gymnastiques diverses et variées ? Quel est donc le problème ?

 

Ce sport ne séduit pas ? Pourquoi ? Pas assez viril ? Pas assez féminin ? Une chose est certaine, c'est qu'il n'a pas suffisamment d'identité et de référence d'identité. Le sport scolaire est chiant ? Oui, assez d'une manière générale, et l'on a jamais démontrer que la popularité d'un sport pouvait être issu du milieu scolaire.

 

Le sport scolaire ne s'intéresse pas au sport ? Oui, la plupart du temps. On ne sait si c'est par suffisance ou par flemmardise, mais l'enseignement du sport se fait souvent avec un certain dédain (ou une incompétence) à l'égard de la compétition sportive en général.

 

Outre quelques institutions scolaires convaincues, la majorité des établissements n'a aucun projet sur le sport. Beaucoup d'enseignants ne se sentent aucune obligation ni de détection des talents ni de prosélytisme à la pratique du sport de compétition : il faut faire avec.

 

4. Les médias négligés

 

La Fédération française de badminton pourra se plaindre de la faible médiatisation de son sport. Encore faudrait-il faire quelques efforts. Lors du dernier Open de France (une grande compétition sur le plan international), la fédération donnait les invitations aux journalistes avec parcimonie.

 

Les conditions étaient telles pour les obtenir qu'à part les directeurs de chaînes, on ne voit pas qui aurait pu en avoir (on craignait que les journalistes les donnent à des membres de leur famille...).

 

Quand on invite, on invite. Quand on est un sport nain sur le plan médiatique, on a l'humilité de ne pas poser des exigences que les sports les plus populaires n'oseraient même pas poser. Quand on commence, on est humble, ce qui ne semble pas la qualité première de ceux qui ont pensé cette stratégie.

 

5. Un sport olympique mais sans véritable champion

 

La France n'a réellement eu comme concurrente sur le plan international ces dernières années que Madame Hongyan PI, une inconnue pour la plupart des Français. Et pourtant, nous sommes bien en présence d'un sport olympique depuis 1992. Malgré les performances très honorables de notre championne, elle n'a jamais été le porteur médiatique du fanion du badminton.

 

Notre pays n'est pas au niveau international, dominé certes par la Chine, mais où les Danois par exemple peuvent également exceller. Ce n'est pas le seul sport dans ce cas. Pas de processus de détection digne de ce nom, pas de culture de la compétition pour ce sport, pas suffisamment de structures qui portent vers le haut niveau, etc. Toujours la même rengaine et des Ligues régionales plus ou moins sensibles au problème.

 

La Fédération va donc changer de président. Reconnaissons à l'équipe passée les progrès constants quant au nombre de licenciés, de même que l'obtention de l'Open de France. Pour le reste, tout le travail reste à faire. Nous pourrions peut-être encourager la nouvelle équipe à bien réfléchir avant d'agir.

 

Pourquoi ce sport si populaire ne l'est pas ? Nul doute que chaque nouveau dirigeant a sa réponse, mais sur quoi se fonde cette réponse sinon des intuitions géniales ou des convictions personnelles qui ne sont étayées par rien ?

 

N'y aurait-il pas un premier travail à réaliser dans cette fédération comme dans d'autres : comprendre les freins et identifier les moteurs. Cela relève d'une étude psychosociologique au sens large. Pour une fois, on pourrait peut-être de sortir de l’intuition avant de passer à l'action, non ?

Supplément l'Equipe Magazine du 21.07.2012 :

LIBERATION - lundi 23 août 2010

Article de Benjamin Hoffman

Quelques chiffres :